Buried Hearts : Un final choc pour le drama coréen sur la vengeance et ses conséquences

Dans l'univers impitoyable des dramas coréens, certains récits nous rappellent que la vengeance est un plat qui se mange froid, mais qu'il laisse souvent un arrière-goût amer. C'est le cas de Buried Hearts, qui vient de clore son intrigue après seize épisodes haletants. Une conclusion qui, comme souvent dans les sagas familiales coréennes, mêle tragédie shakespearienne et réflexion sur la nature humaine.
Un final en forme de piège doréLa dernière bataille entre Dong-joo et Jang-sun prend des allures de partie d'échecs où chaque coup pourrait être fatal. Alors que Jang-sun parvient à retourner la situation en révélant la démence du patriarche Cha, Dong-joo contre-attaque avec l'aide d'investisseurs puissants. Le duel rappelle ces joutes économiques qui ont fait le succès de dramas comme The Penthouse, mais avec une profondeur psychologique supplémentaire.
Particulièrement frappante est la scène où Jang-sun, après son arrestation, disparaît mystérieusement. Le spectateur découvrira plus tard qu'il a été emprisonné par Dong-joo dans le coffre-fort secret de la famille - un ironique retournement de situation pour cet homme obsédé par l'argent.
La vengeance, ce poison doux-amerLe cœur du finale repose sur une question morale : jusqu'où peut-on aller pour se venger ? Dong-joo, après avoir tout sacrifié à sa quête, se retrouve finalement seul face à ses démons. La scène où il libère Jang-sun, non par pitié mais par lassitude, est particulièrement poignante. Elle rappelle que dans la culture coréenne, la notion de han - cette colère rentrée et ce désir de vengeance - peut consumer celui qui s'y abandonne.
L'épilogue, avec son tableau familial grotesque et son twist tragique concernant Tae-yoon, souligne cette idée que le pouvoir corrompt irrémédiablement. Une thématique récurrente dans les dramas, mais traitée ici avec une noirceur particulière.
Un casting à la hauteurMalgré quelques incohérences narratives, les acteurs portent magnifiquement cette conclusion. La performance de l'interprète de Dong-joo, qui parvient à faire ressentir toute la lassitude et le vide de son personnage, reste particulièrement marquante. Quant au Jang-sun de la fin, réduit à l'état de pantin dans sa prison dorée, il offre une chute digne des plus grands méchants shakespeariens.
Eun-nam, elle, représente peut-être la seule lueur d'espoir dans ce tableau sombre. Son attente mélancolique, symbolisée par cette bague qu'elle porte en souvenir de Dong-joo, rappelle que certains sentiments survivent même aux pires tempêtes.
Un final qui diviseComme souvent avec les dramas ambitieux, la conclusion de Buried Hearts ne fera pas l'unanimité. Certains regretteront son rythme parfois saccadé et son épilogue brutal. D'autres apprécieront justement cette absence de happy ending facile, caractéristique des grands mélodrames coréens.
Une chose est sûre : ce drama laissera une empreinte durable chez les fans du genre. Entre ses intrigues politiques complexes, ses personnages profondément ambivalents et ses questionnements moraux, Buried Hearts s'inscrit dans la lignée des grandes fresques familiales coréennes, tout en apportant sa propre touche de modernité.
Reste à savoir si les spectateurs français, de plus en plus friands de ces récits complexes, suivront Dong-joo jusqu'au bout de sa descente aux enfers. Une chose est sûre : comme le dit si bien le proverbe coréen, "la vengeance est comme un feu - elle finit par consumer celui qui l'allume". Une leçon que Dong-joo, et tous les personnages de Buried Hearts, ont appris à leurs dépens.
```