Trigger (K-Drama) : Un Premier Épisode Brutal et Socialement Incisif

Trigger (K-Drama) : Un Premier Épisode Brutal et Socialement Incisif
Le 31/07/2025 à 17:22Par Ryu Blitz
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Vous pensiez que la Corée du Sud était le pays des Bisounours avec ses dramas romantiques et ses idoles souriantes ? Détrompez-vous. Trigger débarque avec l’élégance d’un marteau-piqueur dans une librairie et balance une première épisode qui fait mal. Très mal. Accrochez vos ceintures, on va parler tension sociale, frustration et… balles perdues. Littéralement.

Un pays en sursis

Imaginez : une Corée du Sud sans armes à feu, fière de ses 10 ans de titre de "pays le plus sûr au monde". Maintenant, ajoutez-y des flingues illégaux qui atterrissent dans les mains de citoyens lambda. Résultat ? Une cocotte-minute prête à exploser. Le décor est planté, et il pue la poudre à canon.

Au milieu de ce merdier, on trouve Lee Do (Kim Nam-gil, parce qu’il fallait un bad boy avec un cœur en or). Flic humble, il distribue des bonbons aux enfants sages et ignore les promotions. Son supérieur (Kim Won-hae, toujours aussi parfait en vieux schnock ronchon) lui tape gentiment sur les nerfs. Scènes attendrissantes garanties, avant que le sang ne coule.

Yoo Jung-tae, ou la bombe à retardement

Passons au vrai star de l’épisode : Yoo Jung-tae (Woo Ji-hyun). Ce gars est un concentré de frustration sociale. Étudiant fauché, voisins bruyants, patrons abuseurs… Son quotidien ? Un enfer. Sa thérapie ? Imaginer descendre tout le monde avec la mitraillette qu’il cache dans son étui à guitare. Sauf que… l’imagination devient réalité.

La scène où il pète un câble et tire à travers le mur de sa chambre de goshiwon (si vous connaissez pas ces taudis, imaginez une boîte à chaussures insonorisée avec du papier bulle) est un chef-d’œuvre de tension. Woo Ji-hyun joue l’effondrement mental avec une précision chirurgicale. On compatit, on a peur, puis on réalise qu’il vient de commettre un massacre. Bravo, la société.

Lee Do vs l’enfer moderne

Pendant ce temps, Lee Do découvre des balles militaires chez un suicidé (sympa l’ambiance). Flashbacks de son passé militaire obligatoires (merci le cliché), mais on pardonne parce que Kim Nam-gil en uniforme, c’est toujours bon à prendre. Son nouveau stagiaire (Jang Dong-joo) est un bleu idéaliste à protéger absolument. Leur duo promet, entre naïveté et cynisme.

Le vrai moment "punch" ? L’intervention chez un délinquant sexuel (Lee Seok, terrifiant) qui ose gueuler sur ses droits humains. La réplique cinglante de Lee Do : "On te surveille PARCE qu’on respecte tes droits, abruti." Mic drop.

Pourquoi ça marche ?

Parce que Trigger ne se contente pas de montrer de l’action. Il explore la psyché de ces "gentils citoyens" poussés à bout. Le scénario prend son temps pour nous faire comprendre Jung-tae, jusqu’à ce qu’on se surprenne à penser : "Putain, je l’aurais peut-être fait aussi." Et ça, c’est flippant.

Les thèmes sont lourds comme un camion : isolement, pression sociale, injustice… Mais la série évite le misérabisme grâce à un rythme de thriller et des personnages charismatiques. Mention spéciale à la mère en deuil (Gil Hae-yeon) qui proteste seule avec son pancarte – petite lueur d’humanité dans ce merdier.

Verdict

Premier épisode réussi ? Oui. Brutal, intelligent et politiquement incorrect. Trigger balance ses thèmes à la gueule du spectateur comme des pavés. Est-ce que ça va tenir sur la durée ? Mystère. Mais une chose est sûre : après ce début, vous regarderez votre voisin de métro différemment. Et vous vérifierez deux fois s’il transporte vraiment une guitare.

Note perso : 8.5/10. Un point enlevé pour le flashback militaire cliché, un demi-point ajouté pour Kim Nam-gil qui fait des selfies avec des mamies. Équilibre parfait.

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