Bon Appétit Votre Majesté : Critique du Drama Culinaire et Temporel

La cuisine coréenne rencontre le voyage dans le temps dans ce nouveau drama qui nous transporte entre les fourneaux modernes et les palais royaux de la période Joseon. Le concept n'est pas entièrement nouveau dans l'univers des dramas, mais il est servi avec un tel raffinement visuel et une telle fraîcheur narrative qu'on ne peut résister à y goûter.
Un saut culinaire dans le passéImaginez : Yeon Ji-young, cheffe étoilée au sommet de sa carrière moderne, se retrouve projetée en pleine période Joseon, face à un roi tyrannique mais fin gourmet. Le contraste entre ses vêtements contemporains et les tenues traditionnelles crée immédiatement un décalage comique savoureux. La scène où elle brandit un taser face au roi, le prenant pour un simple cosplayer, est un moment d'anthologie.
La saveur de l'histoireCe qui rend ce prémice particulièrement attrayant, c'est la manière dont la nourriture devient un langage universel. Le bibimbap préparé avec les moyens du bord devient une madeleine de Proust pour le roi, évoquant des souvenirs maternels enfouis. La cuisine devient ainsi bien plus qu'une simple nécessité : une porte vers l'émotion et peut-être, vers la rédemption.
Un tyrant aux goûts raffinésLe roi Yi Heon n'est pas un souverain conventionnel. Tyrannique oui, mais aussi complexe, habité par les fantômes du passé et une relation trouble avec sa mère. Sa rencontre avec Ji-young bouleverse non seulement ses papilles mais aussi sa vision du monde. Le drama évite l'écueil du méchant unidimensionnel pour nous offrir un personnage nuancé, aussi imprévisible que fascinant.
Les saveurs de la modernitéLe choc culturel est exploité avec humour et intelligence. La scène où Ji-young sert un steak à la française en portions gastronomiques à des dignitaires Joseon habitués aux festins copieux est un régal. On sent tout le paradoxe d'une cheffe moderne confrontée aux limitations techniques et culturelles de l'époque.
Un palais plein de secretsDerrière les fourneaux et les querelles culinaires se dessine déjà une intrigue politique complexe. La pratique du "chaehong" (enlèvement de femmes pour le harem royal) cache en réalité un réseau de vengeance personnelle. Les personnages secondaires, comme la concubine Kang Mok-ju ou le prince Jesan, promettent d'ajouter des couches supplémentaires à cette histoire déjà bien épicée.
Une recette qui prometSi le cadre narratif peut sembler familier aux habitués des dramas historiques, l'alchimie entre les protagonistes et la place centrale accordée à la gastronomie apportent une fraîcheur bienvenue. Les visuels des plats sont si soignés qu'on en almost sentir les arômes à travers l'écran.
Reste à voir si le drama saura éviter les écueils traditionnels des histoires d'amour trans-temporelles. Pour l'instant, le mélange de comédie, de drame historique et de romance culinaire fonctionne à merveille. Un début prometteur pour cette série qui pourrait bien devenir le prochain comfort food des amateurs de dramas.