The Nice Guy : Lee Dong-wook incarne un gangster poète dans un drama coréen intense

Dans l'univers des dramas coréens, où les héros sont souvent parfaits ou torturés, The Nice Guy arrive avec une proposition audacieuse : un gangster poète, tiraillé entre ses rêves d'écriture et les obligations familiales. Les deux premiers épisodes, diffusés cette semaine, posent les bases d'une histoire qui promet autant de tendresse que de violence, le tout enveloppé dans cette mélancolie si caractéristique du cinéma coréen.
Un héros entre deux mondesPark Seok-chul (Lee Dong-wook) n'est pas un gangster ordinaire. Le jour, il suit des cours d'écriture où il déclame des poèmes sur les couteaux et le sang – bien malgré lui, ses vers terrifient plus qu'ils n'émeuvent. La nuit, il travaille pour un syndicat du crime déguisé en entreprise de construction. Ce contraste entre sensibilité artistique et brutalité des bas-fonds est au cœur du personnage, et Lee Dong-wook y excelle, jouant avec une vulnérabilité rare pour ce type de rôle.
Dès les premières minutes, le drama nous plonge dans une scène-choc : Seok-chul, ensanglanté, regarde Kang Mi-young (Lee Sung-kyung) monter dans un bus avant de se faire poignarder. Ce flash-forward énigmatique donne le ton : malgré ses efforts pour s'extirper de la pègre, le destin semble s'acharner sur notre "gentil gangster".
Des liens familiaux complexesLa famille Park est un nid de personnalités hautes en couleur. Le père (Chun Ho-jin), ancien caïd respecté, a poussé son fils dans le crime par sens du devoir – une décision qui pèse lourd sur leur relation. La mère (Park Myung-shin) tente de jouer les médiatrices, tandis que la sœur aînée (Oh Nara) fuit ses dettes de jeu, et la cadette (Ryu Hye-young), infirmière, cache une détermination insoupçonnée.
Une scène particulièrement savoureuse voit les trois frères et sœurs affronter les hommes de main d'un tripot illégal – avec des coups de tête comme spécialité familiale. Ces moments de comédie légère contrastent habilement avec la tension dramatique, rappelant que même dans les pires situations, la famille reste un refuge.
Une romance aux accents nostalgiquesLa rencontre fortuite avec Mi-young, son amour de jeunesse, offre à Seok-chul une lueur d'espoir. Leurs scènes partagent une douceur particulière, notamment lorsqu'il l'encourage à surmonter son trac pour chanter dans une maison de retraite. Le détail du livre d'Hemingway conservé comme une relique, ou le surnom "Monsieur Balai" donné par la mère de Mi-young, ajoutent des touches d'humour et de poésie à leur relation.
Pourtant, l'ombre du crime plane. Le projet immobilier qui pourrait être son ticket de sortie tourne mal, et son père risque de le piéger à nouveau dans des dettes familiales. Pire encore : Mi-young croise la route de Kang Tae-hoon (Park Hoon), rival de Seok-chul et propriétaire d'un club de jazz. Ce dernier semble déjà intrigué par la jeune chanteuse, présageant un futur triangle amoureux explosif.
Un équilibre prometteurCe qui frappe dans ces premiers épisodes, c'est l'équilibre entre violence et tendresse. Les scènes d'action sont brutales mais jamais gratuites, servant toujours à révéler le caractère de Seok-chul – comme lorsqu'il sauve un homme d'un incendie au péril de sa vie. À l'inverse, les moments calmes avec Mi-young ou sa famille apportent une chaleur humaine qui rend le personnage profondément attachable.
Avec une photographie soignée alternant les tonalités – bleutées pour les scènes de gangsters, dorées pour les flashbacks romantiques – et une bande originale qui souligne habilement les émotions, The Nice Guy pose les bases d'une série qui pourrait bien réinventer le genre. Reste à voir si notre héros parviendra à concilier ses deux visages, ou si le monde criminel finira par engloutir sa part de lumière.
Une chose est sûre : après ce début en trombe, les fans de dramas auront du mal à patienter jusqu'à la semaine prochaine. Gageons que les épisodes à venir nous réserveront autant de surprises que ces premières minutes, entre poésie et coups de feu.
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