Low Life : Plongée dans la Corée des années 70 avec ce nouveau k-drama sombre et captivant

Low Life : Plongée dans la Corée des années 70 avec ce nouveau k-drama sombre et captivant
Le 20/07/2025 à 15:36Par Luna Seoul
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Il y a des séries qui vous prennent par la main, d'autres qui vous attrapent par le colback. Low Life, nouvelle pépite coréenne aux relents de vintage et de cambouis social, appartient clairement à la seconde catégorie. Dès les premières minutes, on sent l'odeur âcre des docks, le goût salé des combines minables et cette lumière jaunie typique des années 70 qui donne à chaque plan des airs de polar oublié au fond d'un tiroir.

Un casting qui claque comme un coup de poing dans un bar

Ryu Seung-ryong en escroc véreux à la petite semaine ? Yang Se-jong en brute épaisse au sourire canaille ? On signe tout de suite. Le duo formé par l'oncle et le neveu est un régal de cynisme tendre, entre scènes de vol de riz qui tournent au fiasco et philosophie de comptoir sur l'argent roi. Leur alchimie craque comme un feu de bois humide - ça prend pas toujours, mais quand ça prend, ça réchauffe.

Et que dire de l'entrée en scène d'Im Soo-jung en madame de fer aux ongles vernis et aux ambitions coupantes ? En trois répliques, elle vole la vedette à tous ces hommes qui se croient malins. Son personnage de Yang Jung-sook sent le soufre et la naphtaline, un mélange explosif qui promet des étincelles.

1977, année zéro du chacun pour soi

Le choix de la période n'est pas anodin. La Corée des années 70, c'est ce moment charnière où le pays se reconstruit à marche forcée, laissant sur le carreau toute une population de laissés-pour-compte. Les scènes de prison crasseuse, les rues boueuses de Mokpo, les costumes qui ont connu meilleurs jours... Tout respire cette époque où l'espoir était une denrée rare.

La quête du trésor englouti devient alors bien plus qu'une aventure : c'est une métaphore flamboyante de la lutte des classes. Ces morceaux de poterie valent de l'or, oui, mais surtout, ils représentent l'unique échelle sociale pour ces hommes du bas de l'échelle. Leur convoitise est palpable, presque touchante dans sa naïveté crasse.

Un premier épisode qui prend son temps (et c'est tant mieux)

Contrairement aux séries modernes qui balancent leur cliffhanger dès la première minute, Low Life prend le temps de poser ses pions. On suit presque documentairement le quotidien miteux de ces anti-héros, leurs combines minables, leurs rêves encore plus minables. Le rythme lent permet de s'imprégner de l'atmosphère unique, ce mélange de désenchantement et d'humour noir.

La scène du train en fin d'épisode résume à elle seule l'esprit de la série : une bagarre générale qui part d'un rien, comme ces rixes de bars qui commencent par un regard de travers. C'est absurde, violent, et drôle comme un pied de nez à la bienséance. On sent que ces personnages vont se détester autant qu'ils vont avoir besoin les uns des autres - et c'est exactement ce qui promet d'être passionnant.

Une bande-son qui sent le vinyl usé

Petit coup de cœur pour la musique, qui mêle des airs traditionnels coréens à des blues traînants façon bande originale de film de gangsters. Les scènes en extérieur bénéficient souvent d'un silence pesant, juste troublé par le clapotis de l'eau ou les cris des mouettes - un choix audacieux qui renforce l'immersion.

Et cette scène où Hee-dong et Seon-ja flirtent en écoutant du trot (ce genre musical typiquement coréen)... Un moment de grâce improbable entre deux combines. La série a ce talent pour glisser des pépites d'humanité dans un univers pourtant sans pitié.

Verdict : accrochez-vous, ça va secouer

Low Life ne fait pas dans la dentelle. C'est rugueux, parfois lent, souvent cru. Mais c'est justement cette absence de fard qui séduit. Entre les mains d'un autre réalisateur, cette histoire de trésor englouti serait devenue un blockbuster tape-à-l'œil. Ici, c'est une plongée sans filet dans les bas-fonds d'une époque révolue, portée par des acteurs qui jouent comme s'ils y avaient vraiment vécu.

Alors oui, après un premier épisode, les personnages restent encore un peu mystérieux. Mais comme ces poteries anciennes qu'ils cherchent, on sent qu'il y a des strates à découvrir. Et quelque chose me dit que sous cette surface craquelée, on va trouver de l'or pur.

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