L’oiseau de feu

Demain, le 7 mars, marque l'ouverture d'une exposition exceptionnelle dédiée à l'une des œuvres les plus emblématiques de Tezuka Osamu, L'oiseau de feu, au Tokyo City View. Intitulée Tezuka Osamu "L'oiseau de feu" - L'oiseau de feu, symbole de l'équilibre dynamique contre l'entropie croissante = la vie cosmique (Cosmozone), cette exposition promet de plonger les visiteurs dans l'univers philosophique et visuel du maître du manga. Une avant-première pour la presse et une cérémonie d'ouverture ont eu lieu aujourd'hui, dévoilant un aperçu fascinant de ce qui attend les amateurs d'art et de bande dessinée.

Dès l'entrée, les visiteurs sont accueillis par le Théâtre de la réincarnation de l'oiseau de feu, une installation immersive qui plonge immédiatement dans l'atmosphère mystique de l'œuvre. Conçu par le designer Nakamura Yugo, cet espace central est dominé par un écran géant projetant des images inspirées du concept d'équilibre dynamique développé par le biologiste Fukuoka Shinichi, qui a supervisé l'exposition. Autour de cet écran, six moniteurs diffusent des scènes clés des douze principaux chapitres de L'oiseau de feu, sélectionnées par Nakamura lui-même. Le sol, quant à lui, est orné de motifs rappelant les cases de manga, créant une sensation de marche dans les pages de l'œuvre.

L'exposition est divisée en trois chapitres, chacun explorant une facette différente de l'œuvre. Le premier, intitulé Le sens de l'émerveillement de la vie, retrace l'histoire de L'oiseau de feu à travers une chronologie détaillée et des tableaux résumant les douze chapitres principaux. On y découvre également les influences qui ont inspiré Tezuka, ainsi que des croquis de papillons qu'il dessinait déjà à l'adolescence, révélant une fascination précoce pour la nature et la vie.

Le deuxième chapitre, Lire ! L'histoire éternelle de la vie, présente environ 400 planches originales, soigneusement sélectionnées pour mettre en lumière les moments clés et les prouesses artistiques de Tezuka. Chaque section est introduite par un résumé et un diagramme des relations entre les personnages, permettant même aux non-initiés de suivre les récits complexes. Des panneaux explicatifs rédigés par Fukuoka Shinichi offrent des interprétations approfondies, révélant les multiples couches de sens cachées dans les histoires.

La cérémonie d'ouverture a réuni des figures emblématiques, dont Fukuoka Shinichi, Rumiko Tezuka (fille aînée de Tezuka Osamu et directrice de Tezuka Productions), et le mangaka Taro Yabe, lauréat du prix culturel Tezuka Osamu en 2018. Rumiko Tezuka, vêtue d'une tenue inspirée de l'oiseau de feu, a exprimé sa joie de voir l'exposition prendre vie dans un lieu aussi symbolique que le Tokyo City View, qu'elle a comparé à un endroit "proche de l'univers".

Fukuoka Shinichi a partagé sa vision de l'exposition, soulignant les parallèles entre la philosophie de L'oiseau de feu et ses propres recherches sur l'équilibre dynamique en biologie. "L'œuvre de Tezuka pose des questions profondes sur la vie et l'existence, qui résonnent encore aujourd'hui", a-t-il déclaré. Taro Yabe, quant à lui, a confié avoir été ému par la beauté des planches originales, qu'il a décrites comme "un témoignage de la puissance créative de Tezuka".

Le troisième chapitre, Déchiffrer l'inachevé, explore les aspects inachevés de L'oiseau de feu, notamment la fin que Tezuka n'a jamais pu écrire. Une conversation entre Fukuoka Shinichi et l'artiste contemporain Yokoo Tadanori propose une interprétation de ce que cette conclusion aurait pu être, invitant les visiteurs à réfléchir à la nature éphémère de la création.

L'exposition se clôture par une performance de la danseuse Ono Ayako, du Ballet National du Japon, qui a interprété une chorégraphie inspirée de L'oiseau de feu. Tenant une plume symbolique, elle a dévoilé un écran projetant des scènes emblématiques de l'œuvre, créant un moment magique qui a captivé l'audience.

L'exposition Tezuka Osamu "L'oiseau de feu" se tiendra du 7 mars au 25 mai 2025 au Tokyo City View. Les billets sont disponibles à partir de 800 yens pour les enfants et jusqu'à 2500 yens pour les adultes les week-ends. Une occasion unique de redécouvrir l'une des œuvres les plus profondes et visionnaires de Tezuka Osamu, dans un cadre à la hauteur de son ambition.